Assise sur l'accoudoir du fauteuil, paisiblement, dessinant quelques absurdités. Son carnet de croquis repose sur son genoux gauche, pendant que sa jambe droite se balance dans le vide. La jeune femme relève la tête, critérium en bouche, et contemple la pièce. Il s'agit de son salon, bien qu'on ne puisse le distinguer... Des papiers, emballages de nourriture, vêtements, divertissements. Tout git au sol à ne plus pouvoir marcher correctement. Elle soupire. Le ménage, quand on est bordélique, c'est pas vraiment le pied.
Trois "Toc Toc" à la porte viennent briser sa plénitude. Dommage, peut-être avait-elle l'intention de ranger. Sa tête se tourne vers l'entrée et les "Toc Toc" se rénovent.
- J'arrive !
Lance la demoiselle en se levant. Celle-ci passe une main dans ses cheveux blanc pour y dégager ses yeux d'un rouge bordeaux. En vain, ça lui retombe devant la figure. Bref, elle ouvre la porte. Deux hommes, biens habillés, se tiennent là avec une pochette remplis de dangereux papiers. Ahah, les employés de mairie !
- Mlle Chicco Midas ? dit l'un d'entre eux.- Oui ?
répond l'albinos.- Malgré une dizaine de relance, nous n'avons toujours pas reçu vos déclarations. Un délai de 24h vous est autorisé ; passé ce délais, nous serons dans l'obligation de sévir et c'est avec la police que vous vous expliquerez !Une grosse goutte de sueur coule sur son visage, puis elle plisse les yeux lors d'un sourire coincé. Se justifiant avec une gestuelle :hum: spéciale.
- Ahah, oui, la déclaration.. Hum, voyez.. Je ne l'ai pas encore, signée ^-°'
- Que dites vous ? reprend l'homme.
Voilà maintenant deux mois qu'elle est en votre possession. - Hehe, qui sait.. je l'aurais bien, peut-être, égarée.. NON, enfin, je ne dis pas que c'est le cas. :Smile:
- Trêve de bavardage !Il pousse la porte pour apercevoir le lieu, mais se dépite aussitôt en voyant l'allure du salon. Comment une fille si mignonne peut vivre ici ? (Oh oh oh, je me jette des fleurs ~)
- Quel foutoir ! M-mais ce sont des armes là-bas.. Vous disposez d'un permis ?L'albinos trottine alors jusqu'à son canapé. Elle attrape, en dessous de celui-ci, une feuille qu'elle revient présenter avec un large sourire aux hommes. Il s'agit bien de la déclaration, mais détrempée dans une flaque de soda et de caféine selon les tâches. Avec une petite voix fière, la jeune femme tend, à deux doigts dans un coin, le papier dégoulinant mais signé.
- Oh. Je l'ai retrouvé ~
- Qu- ... VOUS VOUS FICHEZ DE NOUS ???Qu'ils le mange ce foutu papier ! Chicco leur claque la porte au nez, mais ils reviendront. Ce n'est pas la première fois que des employés de mairie viennent quémander ce fameux papier, attestant de sa citoyenneté. "Je n'ai pas eu le temps de signé", toujours la même excuse qu'elle rabâchait. "La prochaine fois, nous sévirons !" toujours la même réplique qu'ils prononçaient. Il n'en ont même pas le pouvoir, c'est de l'intimidation pure et durement inutile.
Quelques minutes plus tard, par la fenêtre, l'albinos remarque que cet homme n'a pas vraiment tenu sa langue au sujet des armes. Un contrôle de police se trame. Elle enfile ses chaussures, prend une veste et fuit par la fenêtre de derrière, où se trouve l'escalier de secours. Abandonnant les officiers devant la porte close.
- Neko, une petite balade en forêt s'impose ♪
Dans la forêt de Cairngorms, Chicco avance tranquillement, respirant l'air pure et regardant les feuilles au dessus de sa tête. Nous étions au printemps et la forêt regorgeait de petite choses plus fleuries les unes que les autres. Les chants des oiseaux, les feuillages bougeant par le poids de quelques animaux, si on se concentre on pourrait même entendre un ruisseau. Cet endroit est calme, et pourtant, nous sommes proche d'un QG de néphilins complotant sûrement sur de nouveaux attentats, ou des élus qui s'infiltreront sans retour possible auprès des membres de l'UAN pour extirper quelques informations. Pauvres fous. Contentez vous de vivre, laissez-les s'entretuer. Sachez que lorsqu'une race plus évoluée fait son apparition, l'autre moins évoluée est vouée à disparaitre un jour ou l'autre. Certes, le général Alexandrov Adamovitch est en train de créé un vrai génocides depuis des années... Revenons à nos moutons. Oh ! Un papillon !
Elle le suivit du regard. Alors qu'elle marche inconsciemment sans regarder où elle met les pieds, une racine d'arbre sauvage apparaît. Son pied butte dedans. C'en est assez pour lui faire perdre l'équilibre d'un air qui n'a rien compris à ce qu'il se passait. Cette femme aussi est folle. BOOM. Par terre. Non ? elle est seulement à 45°. Quelque chose a retenu sa chute, ou plutôt, elle s'est plantée la tête dedans.
- gnh gnh...
Des petits sons d'agonie (ou d'agacement) s'échappent de ses cordes vocales. Hélas, elle se rend compte bien rapidement que la chose sur laquelle elle s'est encastré est bien trop mol pour être un arbre ou un mur. Chicco tâte ce qui se trouve devant. Nul doute, c'est une personne. Moment de solitude ; tellement de honte qu'elle n'ose pas s'extirper la tête du corps.
- Désolée.
Dit-elle, peu avant de se redresser enfin.