Soirée mondaine dans la boite la plus branchée d'Aberdeen. Fils et filles à papa se déhanchaient peut sagement sur la piste, espérant croiser le regard d'un futur héritier plein plus important que leur petite fortune. Désirant ainsi leur richesse éternelle. Tous aveuglés...

Le Général, lui, comprenait parfaitement ces rimes, ces jeux endiablés entre luxure et trahisons. Les gens avaient peur, peur qu'un jour tout cela s'achève dans des méandres ensanglantés à cause des guerres, de leur ignorance, des néphilins.
Qui était mieux placé que lui pour comprendre le mal de ce siècle interminable ? Il n'avait que 42 ans et portait pourtant le sentiment d'avoir déjà trop vécu.

A l'entrée, il n'eut nul besoin de communiquer son nom, il fut de suite reconnu. Sa présence toujours froide et intimidante, les gens préféraient s'écarter plutôt que de le provoquer. La mort traînait toujours sur son passage. Sa seule véritable âme-sœur, celle qui ne le quittait jamais.

"Un Whisky, sans glace"

Pourquoi s'était-il déplacé ? Mais toujours la même rengaine, qui serait présent ? En plus de ces lamentables petits arrivistes, à moitié bourgeois et rarement nobles.
Il enchaînait les verres, observant intuitivement chacun des invités. Un sourire s'afficha sur son visage, il adorait ce jeu et expiais chacune de ses pensées dans ses verres de plus en plus rapprochés. Après tout, plus l'enjeu était important, plus l'excitation le pénétrait de plein fouet.

Après s'être bien rincé la gorge, les néons l'aveuglaient légèrement mais tout en essayant de survivre à cette agression oculaire, ses yeux se posèrent sur une ravissante créature, à peine vêtue et trémoussant son corps telle une déesse. Des hommes lui rodaient déjà autour mais il avait une chose en plus, le pouvoir. Le pouvoir commençait au moment où on le regardait avec crainte et s'achevait quand autour de lui régnait mort et désolation.
Il s'approcha donc, son manteau sur une seule épaule, et lança un regard froid aux prétendants. L'un d'entre eux, légèrement plus grand que notre homme, s'approcha, la tête haute, affichant très fièrement un désir d'intimidation. Ce désir fut rapidement bafoué quand Alexandrov lui attrapa fermement les parties génitales, sans dire mot, juste le fixant œil dans l’œil. Il le lâcha au bout de quelques secondes et la troupe se dissipa au milieu de la foule.
Il sourit..

"Pas gâté, le pauvre gars.."

Il s'alluma une clope, ne faisant plus attention à la personne qui l'avait amené à se déplacer. Il s'assit, sans rien dire et huma chaque bouffée comme s'il s'agissait de la dernière.

Il était tard et la jeune fée s'ennuyait dans son manoir, seule. Elle décida donc d'aller s'amuser un peu et où mieux s'amuser que ce soir là au Medusa NightClub. Il y avait en effet une soirée mondaine, où Mélia, jeune fille fortunée et connue du beau monde écossais, avait été invité. Ce qui l'amusait le plus dans ce genre de festivités, c'était la foule, tous ces gens prêts à tout pour se lier d'amitié avec les bonnes personnes (sous entendus riches! - comme elle) mais surtout tout ces gens un peu étourdis par l'alcool et la musique qui étaient des proies si faciles... Un peu trop parfois...

Elle se vêtue d'une jolie robe bleue nuit, assez simple, mais de bonne couture et malgré les conseils de son cher majordome, elle laissa ses cheveux bleus détachés, un peu "à l'arrache". Elle enfila des ballerines du même ton que sa robe, ce qui n'aidait pas à la faire paraître plus grande. Ce petit bout de femme était vraiment petite, il fallait l'avouer. Son air enfantin amusée dessinait un grand sourire mutin en pensant à tout ce qu'il pourrait se passer ce soir là. Si elle était censée avoir une centaine d'année, Mélia gardait un côté infantile autant physiquement que mentalement.

Bref, arrivée sur le lieu qui allait devenir sa zone de jeu pour la nuit, Mélia suivait la foule pour entrer. Un grand homme apparemment connu la précédait et n'eut pas besoin de montrer son invitation, et en fait, elle non plus. Elle se dirigea tranquillement vers un serveur et le remercia lorsqu'il lui tendit son verre de champagne. Elle fit quelques signes de la tête par ci par là à de vagues connaissances. Puis, après s'être vu invitée à danser et avoir refusée une dizaine de fois, elle chercha à fuir la petite troupe qui l'entourait. Elle s'éloigna enfin et observa de loin les petites marionnettes qu'étaient ces humains.

Elle observa une drôle de scène d'ailleurs entre le grand monsieur et un groupe de jeunes et une jeune fille. Elle ne rata aucun détail. Cela la fit sourire et quand il finit par s'assoir sans un mot, elle s'approcha de lui. Apparemment personne ne l'accompagnait, alors elle permit de se pencher derrière lui et de murmurer à son oreille:

"- Et bien, quel dommage que vous vous soyez arrêté en si bon chemin, je commençais enfin à m'amuser."

Puis attrapant un nouveau verre de champagne, elle s'approcha du siège à côté de l'homme à l'étrange cache-oeil. Elle questionna alors:

"- Puis-je me permettre de m'assoir ici?"

Elle bu une autre gorgée de champagne en attendant la réponse de l'inconnu, pas si inconnu certes. Ses yeux pétillaient de défi et d'amusement. Que lui réserverait le reste de la soirée?

Alors qu'Alexandrov profitait des petits plaisirs de la vie ; cigarette, alcool et humiliation d'autrui.. Une jeune demoiselle, champagne à la main et un air taquin beaucoup trop malsain, s'adressa à lui. Elle était plutôt mignonne mais se sentait-il d'attaque pour une petite partie de sexe-latence ? Là était la réelle question. Ce n'était pas sa petite taille ou son air enfantin qui le renfrognait, il faut avoir l'esprit large de nos jours..

- « Prenez place, jeune fille. »

Il savait évidemment pourquoi elle était là. Son charisme fou avait attiré l'attention de toute l'assemblée. Il tira une dernière taff et la tendis à la demoiselle.

- « Vous voulez que l'on s'amuse ? Je vous parie que l'on pourra dépouiller chacun de ces riches putois et accuser les trois imbéciles qui cherchent des crosses. »

Il avait nullement besoin de cet argent. L'Unité Anti Néphilins avait tous les fonds nécessaires. Tous les vieux tarés manipulables de cette planète étaient prêts à faire des chèques rien qu'en évoquant les scapelles qui caressaient la peau des fauves. L'idée des tatouages avait été la meilleure. Il avait réussi à transformer ces pseudos humains en bœufs. Quel plaisir de contrôler ce petit monde pauvre de toute pensée.

- « Vous m'avez l'air intelligente et, surtout, suffisamment tordue pour accepter ce petit complot »

Il fini son verre et loucha dessus. De nouveau vide. En Russie les verres sont bien plus remplis que ca. Et l'alcool y est bien meilleur. Il avait l'habitude de faire ses bouteilles avec son père. Ils attrapaient des serpents vénéneux et les faisaient macérer dans l'alcool, au début. Il finit par faire son alcool avec du sang de Néphilin. Démons, cracheurs de feu, etc.. Quel bonheur.

Il fit signe à un serveur et lui demanda deux verres d'une triple dose.

-  « Bon, alors, ca vous tente ? Peut être que je vous ai un peu trop surestimée. Aucun de nos deux n'a besoin de cet argent mais faire danser les gens.. J'adore ca »

Il se leva et alla s'adresser au dj. Il lui demanda un morceau de Janis Joplin et retourna près de la jeune femme. Il lui tendit la main

- « Accordez moi cette danse, ravissante demoiselle . N'ayez crainte, ce soir, je ferai de vous une reine »

Il se laissa porter par la musique. Oh Janis, quel dommage que tu aies été une de ces ridicules créatures. Ton exécution était digne d'une déesse. Morte à cause de son alcoolisme.. Ahah On l'avait tellement bourré au quotidien que l'autopsie n'aurait réellement pu révéler que ses fortes doses. Sans oublier son enfant caché... Notre arme.